terça-feira, 17 de fevereiro de 2009

Jude Stéfan

Par désespoir de l'amour qui n'est
pas échu Par désespoir de la mort
qui déjà m'a prévu Par désespoir
du sexe qui nous fut à charge Par
désespoir de l'homme qui n'est que

misère Par désespoir du temps qui
n'est que poussière Par désespoir de
l'art qui n'a pas visité Par dés-
espoir de l'âme que l'on n'a pas
trouvée Par désespoir de soi qui
ne sut que honte Par dés-
espoir du suicide qui n'est qu'
alibi Par désespoir du monde
illusion Par désespoir où s'en-
fouir ? Dans l'étude par oubli
dans le stupre par malchance mais dans la mer pour s'y laver

* * *

Ils vont tête baissée sur leur entente
ils échangent leurs gestes

en secret se pressent les pieds
et dorment l'un pour l'autredu haut de leurs larmes jusqu'à leurs pardons
ils s'enchantent
chaque mardi d'un chemin de lierres et de lenteurs
à peine s'effleurant
puis follement s'abouchent
en pressant ses lèvres il serre son foulard
noir comme sexe et rouge sang
Il l'attend déjà demain dans l'ombre
chaque matin sied à leur visage
changeant d'alarmes en chuchotis
quand elle entre dans son espérance
Elle essuie ses pleurs
ou lui chante dans la nuit
alors ils se nomment animal ou ange
avant que leur manquent les mots
paupières allongées
ils se cherchent outre le corps
en cris et silences d'extase Il
raidit longtemps son âme en elle
tous cheveux renversés

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